V pour Vendetta #1 - Visages - Alan Moore, David Lloyd - (1988)

Publié le par Paul B.


V pour Vendetta... CULTE. voilà rien à dire de plus :) La troisième guerre mondiale a eu lieu dans les années 80-90, plus d'Afrique, plus d'Europe, plus d'Etats-Unis. Dans une angleterre en lambeau, les individus, incapables de se réorganiser, laisse le champ à des groupuscules nationalistes qui finissent par s'agglomérer et prendre la tête du pays. Ils décident d'éliminer tout ceux qui ne sont pas "blancs", mais aussi les homosexuels, les "gauchistes" etc. Quelques années plus tard, l'ordre est rétabli dans une Angleterre sous la direction d'un Commandeur, aidé par un ordinateur le Destin, et des services de la Main (sécurité), l'oreille (écoutes téléphonique), l'oeil (vidéosurveillance), le nez (enquêtes), la Voix (l'outil de propagande). Mais un terroriste, déguisé en Guy Fawkes (cf la conspiration des poudres en Angleterre) a décidé que l'anarchie était bien meilleure déesse à vénérer...

Culte pourquoi ? la encore la réponse est multiforme : pour le scénario inconstestablement, véritable appel à la désobéissance (d'une certaine manière) puisque l'angleterre dictatoriale décrite ressemble furieusement à ce qu'aurait pu être le monde selon Thatcher, et que finalement, elle n'est encore pas si éloignée de notre monde actuel. Moore se lance dans une étude de la dictature, mais en dessous de la "loi", de la règle et norme et de leurs conséquences, et en parallèle de la déviance, de la non conformité, des "rebelles" puisque V impose ses propres règles. V a décidé d'éradiquer la dictature, mais en quel nom ? de la liberté et de la démocratie pour tous, ou seulement en son nom propre ? qu'a t'il derrière la tête quand il lance son entreprise dans une société atone ou quasiment personne ne se réveillent.

Culte aussi pour la personnalité et le personnage de V, dont on ne connaîtra ni le nom, ni le visage, car V est une abstraction fascinante, inhumain d'abord : meurtrier, terroriste, poseur d'explosif, tortionnaire, il va bien plus loin que les pires méthodes de la dictature qu'il combat ; mais le tout est accompagné de musique classique, de vers de shakespeare, d'un sens terrible de la mise en scène. Il ne faut pas oublier le graphisme de Lloyd, tout en aplat, avec une palette de couleurs très adapatée, un trait qui rend le visage de V si vivant et étrangement expressif.








Publié dans monde américain

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M
<br /> fascinante oui, une des rares BD que je lis et relis sans aucune lassitude et avec toujours autant de fascination<br /> <br /> <br />
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